top of page

Fondations du Jeong Hak

Le Jeong Hak Kwan n’est pas un style à proprement parler, mais plutôt une École  de Sin Moo Hapkido : celle dirigée par Nicolas TACCHI, 9ème Dan, principalement présente dans les pays francophones et l’Afrique.

Passé premier Dan de Sin Moo Hapkido lors du tout premier stage en Europe en 1995, Nicolas TACCHI fait partie des élèves les plus anciens et actifs du Fondateur, DoJuNim JI Han-Jae. Principal développeur de l’art martial dans l’hexagone, il a été nommé responsable pour la France en 1997, au cours du premier stage à Paris. Il a ensuite suivi de nombreux séminaires avec son Maître Jürg ZIEGLER, responsable du Sin Moo Hapkido pour l’Europe, jusqu’à atteindre le quatrième Dan. En 2003, au cours du second stage de Ji Han-Jae en France, Nicolas Tacchi a été promu cinquième Dan et a reçu la mission de développer le Sin Moo Hapkido en Afrique. Promu septième Dan au retour de DoJuNim en 2006, il a été officiellement nommé responsable du Sin Moo Hapkido pour l’Afrique.

En 2010, Nicolas TACCHI s’est rendu à Cheonan (Corée) pour le stage international au cours duquel DoJuNim JI Han-Jae a décerné les trois premiers dixièmes Dans de Sin Moo Hapkido (Merrill JUNG, Jürg ZIEGLER, Ken McKENZIE), et y a été nommé neuvième Dan, responsable du Sin Moo Hapkido pour la Francophonie. Enfin, en 2016, DoJuNim JI Han-Jae a officialisé le Jeong Hak Kwan, quatorzième école de Sin Moo Hapkido, chargée de transmettre l’héritage du Sin Moo Hapkido en y apportant les améliorations liées à la sensibilité de Nicolas TACCHI.

Parallèlement à sa formation en Sin Moo Hapkido, Nicolas Tacchi a également pratiqué d’autres arts asiatiques : 
-    le Taekwondo, auprès des Maîtres coréens PARK Moon-So, KIM Jong-Wan, KIM Yong-Ho et PARK Hae-Man
-    le Kobudo d’Okinawa sous la direction du Maître japonais Kenyu CHINEN
-    le Sundo, qu’il pratique depuis 2000 avec les Maîtres Philippe LEWKOWICZ et KIM Hyun-Moon

Ces arts ont profondément influencé sa vision des arts martiaux, et donc son enseignement de Sin Moo Hapkido. Cette influence se ressent dans la pratique du Jeong Hak Kwan, qui intègre des éléments de Sundo et de Kobudo et les inclut dans le travail du Sin Moo Hapkido.

L’idée fondatrice du Jeong Hak Kwan est la suivante : blessé aux genoux suite à une pratique intense du Taekwondo, Nicolas TACCHI a recherché une discipline de santé pour lui permettre de continuer de pratiquer malgré son état physique. C’est ainsi qu’il a découvert le Sundo, art coréen ancestral sorte de Yoga ou de Qi-Gong coréen. Cet art très structuré et progressif lui a immédiatement plu, et il s’est lancé dans une pratique assidue du Sundo afin de réparer et consolider son corps. À 45 ans, quelques années après avoir commencé cette pratique, et alors que les médecins lui avaient prédit qu’il ne pourrait plus ni courir ni sauter, Nicolas était plus souple que jamais et exécutait des coups de pieds sautés en grand-écart à deux mètres de haut. Au cours d’une discussion avec JI Han-Jae, qui enseigne également à prendre soin de son corps et de son esprit, Nicolas apprit que le Sin Moo Hapkido avait été fortement influencé par un style ésotérique de Sundo, transmis par les pratiquants du Samrangdo Tek Gi. L’idée naturelle qui lui vint alors en tête fut de réunir plus intimement les pratiques du Sin Moo Hapkido et du Sundo, chacune des deux visant au développement de l’individu sur les plans physique, mental et spirituel. Le nom Jeong Hak vient d’ailleurs du Sundo, dont l’une des cinq maximes est « Jeong Gak », que l’on peut traduire par « éveil juste » ; initialement, Nicolas TACCHI souhaitait appeler son École « Jeong Gak Kwan », et a finalement opté pour le terme « Jeong Hak », qui signifie « étudier de la bonne façon », plus général, et qui englobe ainsi les cinq maximes du Sundo, au lieu d’en favoriser une en particulier.

Nicolas Tacchi à 45 ans, ligaments croisés des deux genoux rompus.

Ainsi, la spécificité majeure du Jeong Hak Kwan est qu’à la pratique du Sin Moo Hapkido s’ajoute l’exigence d’une pratique assidue du Sundo. Notamment, le quatrième Dan, qui correspond au niveau d’Instructeur habilité à décerner des grades de ceinture de couleur, ne peut être obtenu si l’on n’est pas passé au préalable Instructeur de Sundo (quatrième niveau), et on n’obtient le huitième Dan (Maître Senior), que si l’on est passé Maître en Sundo.

Par ailleurs, alors que beaucoup de Maîtres choisissent d’enseigner les techniques du Sin Moo Hapkido suivant une méthode différente de celle de JI Han-Jae, l'École Jeong Hak a conservé le programme officiel du Sin Moo Hapkido, tel qu’il est enseigné par le Fondateur. Ainsi, la structure des grades est la suivante :

-    Ceinture jaune (enfants) = premiers coups de pieds de base + techniques de déséquilibre
-    Ceinture verte = coups de pieds de base + défense contre saisie de face
-    Ceinture bleue = coups de pieds retournés + défense contre saisie de dos
-    Ceinture rouge = techniques de frappe + défense contre pied-poing
-    Ceinture marron = coups de pieds combinés + défense contre couteau + travail assis sur une chaise, au sol, assis et couché
-    Premier Dan = coups de pieds spéciaux + frappes et grappling + défense contre Judo + déséquilibres du programme enfants
-    Deuxième Dan = bâton court + foulard + défense contre Hapkido + défense contre un blocage
-    Troisième Dan = bâton long + sabre + canne + défense contre plusieurs adversaires
-    Quatrième Dan = armes de lancer + 30 attaques + frappes aux points vitaux + techniques de son

L'École puise également dans les outils pédagogiques du Kobudo pour l’enseignement des armes du Sin Moo Hapkido : tout en gardant les techniques et spécificités du Sin Moo Hapkido, Nicolas a composé des hyungs (équivalent coréen des katas) avec armes, qui permettent un apprentissage efficace du maniement du baton long, Jang Bong (arme principale du Jeong Hak), du sabre Kum et de la canne Dan Jang. De plus, le programme technique des grades supérieurs (le programme du Sin Moo Hapkido s’arrête au quatrième Dan) est complété par l’apprentissage de nouvelles armes comme le bâton moyen Jung Bong, la corde lestée Gajung Seung, l’épée courte Chung Ryong Do et bouclier Gap Don, la lance Chang, la sarbacane Chwi Kwan, l’arc coréen Gak Gung et le nunchaku à trois sections Sam Jeol Gon.

Enfin, le Jeong Hak Kwan ajoute à haut niveau des techniques reposant sur l’utilisation des méridiens d’acupuncture, comme le AMMA, cousin du shiatsu, aussi appelé acupression ou relaxation par le toucher, qui travaille sur les méridiens pour détendre le corps et soulager les douleurs musculaires, ou encore le Keup So Sool, art coréen des points vitaux, qui prolonge le programme du quatrième Dan par une étude théorique plus poussée de l’effet d’attaques aux points vitaux, notamment au niveau des attaques enchaînées.

Au niveau théorique, le Jeong Hak combine les éléments philosophiques du Sin Moo Hapkido, notamment les 9 règles, et les enseignements spirituels du Sundo comme les 5 maximes. On demande également aux hauts gradés de fournir un travail de production écrite (3 pages au premier Dan, 75 au quatrième, 150 au huitième), afin de contribuer à l'excellence technique et théorique de l'école. Ainsi, le Jeong Hak Kwan n'est pas figé, et il s'enrichit avec les générations d'Instructeurs.

bottom of page