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Grades du Jeong Hak

Tout comme les uniformes, le système moderne des grades des arts martiaux est dû à Jigoro Kano, fondateur du Judo. Auparavant, la hiérarchie entre les pratiquants était entièrement fondée sur la relation Maître-Élève et sur la renommée des experts. Cela suffisait à la culture orientale. Cependant, Maître Kano, qui voulait que son art se diffuse dans le monde entier, a rapidement opté pour un système de grades appelés Dan (les ceintures de couleurs sont venues encore après), afin de satisfaire les exigences de nomenclature et de hiérarchie amenées par le mode de vie occidental. Les autres arts martiaux se sont ensuite alignés sur cette formule, particulièrement appréciée dans le monde entier.

Le Hapki Yukwonsool, fortement influencé par le Judo par l'intermédiaire de Suh Bok-Sup, ne fait pas exception à cette règle, et Choi Yong-Sul a rapidement mis en place un système de Dan, comprenant initialement cinq niveaux, puis sept, huit, et enfin neuf. Le système du Hapkido s'est finalement stabilisé à 10 grades de Dan.

DoJuNim Ji Han-Jae, alors Dixième Dan, a repris ce système pour son Sin Moo Hapkido. En 2010, au cours du stage de transmission de son art, il a promu trois Maîtres au rang de Dixième Dan : Merrill Jung, Jürg Ziegler et Ken McKenzie. Depuis, d'autres Maîtres ont également eu ce privilège.

Tout en restant fidèle au Sin Moo de Ji Han-Jae, le Jeong Hak Kwan souhaite prendre ses distances avec le système des Dan, qui a tendance à flatter l'ego des pratiquants, ce qui n'est jamais souhaitable. Il n'est pas ici question d'abandonner ce système, mais d'établir une échelle de valeurs propre à l'École Jeong Hak, faisant des grades de Dan de simples niveaux techniques accompagnés d'une exigence académique (avoir des élèves gradés et contribuer à l'excellence technique de l'École). En fixant des exigences techniques et académiques à chaque niveau, l'École entend repenser le système des Dan, qui à haut niveau sont souvent une pure distinction honorifique récompensant l'implication des Maîtres dans le développement des arts martiaux et leur contribution à l'évolution technique des disciplines. Le Jeong Hak Kwan ajoute donc de nouvelles exigences pour les niveaux de Dan élevés, en plus des considérations habituelles. Par exemple, le programme technique du Sin Moo Hapkido, qui couvre jusqu'au Quatrième Dan, est prolongé jusqu'au Huitième Dan, le Neuvième étant réservé au Directeur de l'École. L'École Jeong Hak ne prévoit pas l'attribution de Dixième Dan.

Dans le Jeong Hak, tout grade de Dan récompense une progression technique et justifie également un certain niveau de responsabilité au sein de l’École, qui se traduit par l'attribution d'un rôle académique, exprimé en Français, et d'un titre en Coréen (ce deuxième étant principalement utilisé pour le protocole prescrit par les règles de l'étiquette dans les Arts Martiaux, comme par exemple le salut de l'enseignant en début de cours).

Tout ceinture noire peut, dans le cadre légal défini par son pays, ouvrir un club et y enseigner le Sin Moo Hapkido, mais il faut avoir maîtrisé toutes les techniques du programme officiel du Sin Moo, et donc atteint le Quatrième Dan, pour être habilité à décerner des grades de ceinture de couleur. Ainsi, tout club est placé sous la tutelle d’un Instructeur au moins Quatrième Dan.

Le Cinquième Dan est le premier grade du programme technique étendu, et peut être rapproché du rôle de responsable régional, à la tête d'une équipe d'Instructeurs.

Le Sixième Dan est considéré, dans l'ensemble du Sin Moo Hapkido, comme le grade de Maître (au sens d'expert, qui a la maîtrise des techniques et méthodes pédagogiques) ; il marque l'entrée dans l'Association Sin Moo, qui réunit les Maîtres de Sin Moo Hapkido (reconnaissables à leur tenue à col doré), et l'attribution d'un titre spécifique de cette association. Ces titres, conçus par DoJuNim Ji Han-Jae, marquent la position des Maîtres de Sin Moo au sein de l'Assciation mondiale, et prévalent sur tout autre rang à l'international.

Le Septième Dan correspond au poste de responsable national, et habilite donc son détenteur à décerner jusqu'au grade de Cinquième Dan.

Le Huitième Dan est l'ultime niveau technique du Jeong Hak, et symbolise la maîtrise totale de l'ensemble des compétences de la discipline. C'est la plus haute distinction technique et académique du Jeong Hak, extrêmement exigente (produire un écrit de type mémoire de Master, être ceinture noire de Sundo, avoir maîtrisé toutes les armes du Jeong Hak...)

Enfin, le Directeur de l'École détient l'unique Neuvième Dan du Jeong Hak, qui l'habilite à décerner tous les grades de l'Association Sin Moo. Ainsi, les diplômes de Dan sont systématiquement signés par le Directeur, son conseiller technique, et le professeur du candidat. De cette façon, nul ne saurait se prévaloir d'un grade sans accorder de reconnaissance à son Instructeur, au jury de passage de grade, et au Directeur de l'École.

Pour récapituler, voici ci-dessous l'organigramme officiel des grades du Jeong Hak Kwan

Les titres en Coréen sont repris des traditions des arts martiaux coréens, avec une échelle de valeurs propre au Jeong Hak.

Au Premier Dan, on retrouve le titre Seonsaeng, 先生, utilisé par les Coréens et les Japonais (ces derniers le prononcent Senseï), et pouvant se traduire par "Monsieur". Au Quatrième, le terme Sabu, 師傅, que se partagent les Coréens et les Chinois (qui disent Sifu), désigne simplement un Instructeur. Le rang Sabeom, 師範 a une valeur relativement changeante suivant les arts martiaux, parfois décerné dès le Troisième Dan dans certains arts coréens, il reste réservé aux très hauts gradés (minimum Sixième Dan) dans les arts martiaux japonais (où on le prononce Shihan). Dans le Jeong Hak, il traduit idéalement le passage au programme technique étendu et le leadership ajouté par rapport au rang de Sabu. Les autres titres sont tout à fait classiques et strictement propres aux arts martiaux coréens.

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